JIPA 2011
Les personnes handicapées s’insurgent
L’insertion socioprofessionnelle des
personnes handicapées reste encore difficile au Cameroun. Ces
personnes qui se disent « marginalisées », ont profité de la célébration de la
journée internationale, le 3 décembre 2011, pour faire entendre leur voix. Pour
Pius Ottou Ottou étudiant au centre pilote d’informatique de Mvolyé à Yaoundé,
« la situation de la personne handicapée n’est pas reluisante au Cameroun...
.Nous sommes victimes de la
marginalisation car on n’accepte pas les personnes handicapées dans la société.
Le gouvernement doit être sensible par rapport à notre situation ».D’autres
personnes handicapées affirment souffrir de plusieurs formes de discriminations
notamment dans les recrutements et les concours administratifs.
Lors du dernier recrutement des 25000
jeunes Camerounais dans la fonction publique, les personnes handicapées disent
avoir été frustrées. « Les handicapées se retrouvaient avec des taux
d’incapacité de 30 à 150%, ce qui n’existe pas. Le taux d’handicap varie de 50
à 100% » précise avec amertume le jeune Pius. D’autres handicapés attribuent
cet état de choses au gouvernement et plus particulièrement à la Ministre des
Affaires Sociales(Minas), car affirment –ils, « Si les handicapés étaient bien
encadrés, ils devaient participer au développement harmonieux du pays au même
titre que les autres couches sociales ».Un autre jeune handicapé invite
les pouvoirs publics à « favoriser l’insertion des personnes handicapées et
d’appliquer la clause de 10% dans les recrutements, de former ceux qui ne
le sont pas, les éduquer et éduquer aussi les personnes valides
afin de mieux percevoir le handicap ».
Lors de la célébration de la journée internationale
des personnes handicapées, certains ont relevé une certaine discrimination
orchestrée par les services protocolaires du Ministère des affaires sociales,
et du Centre National de Réhabilitation des personnes handicapées(CNRPH), car
aucun handicapé n’était visible à la tribune d’honneur, pour une cérémonie qui
leur était pourtant consacrée. Ainsi, le porte parole des personnes
handicapées, Boniface Mvondo, a dû parcourir plusieurs mètres pour venir lire
son discours. Et Après des formules de politesse et de courtoisie, le
porte parole des personnes handicapées a vivement interpellé les autorités : «
Le thème,(Bâtir ensemble un monde mouilleur pour tous :associer les personnes
handicapées au développement ndlr),consacre l’impératif de la prise en compte
de l’approche handicap dans tous les secteurs d’activités afin de
permettre aux personnes handicapées d’apporter leur contribution au processus
de développement de notre pays » dira Boniface Mvondo.
Devant la Ministre Catherine Bakang
Mbock qui l’écoutait, l’homme avait alors martelé que « l’insertion
socioprofessionnelle des handicapées est le « gage de leur épanouissement et de
leur autonomie ».Pour mieux illustrer la souffrance des personnes
handicapées, Boniface Mvondo ajoutera que « les préoccupations des
personnes handicapées sont encore nombreuses ».Il s’agit selon leur porte
parole de « L’accessibilité réelle aux infrastructures et édifices publics ou
ouverts au public, la prise en charge effective des dépenses d’enseignements
des étudiants handicapés traduite par l’exemption partielle ou totale des frais
universitaires, la signature des textes d’application de la Loi portant
protection et promotion des personnes handicapées ».Les Handicapés exigent
aussi « la réorganisation du Comité National pour la Réadaptation et la
réinsertion socio-écvonomique des personnes handicapées de manière à leur
assurer un fonctionnement permanent afin qu’ils devienne une véritable
structure ».Les handicapés exigent également du gouvernement à travers la Minas
« la création et la mise en place du Fonds de solidarité national, (et) que
l’image des personnes handicapées soit valorisée à travers leur nomination dans
les postes de responsabilité ».
Catherine Bakang Mbock a donc du pain sur la planche, au regard de ce chapelet de revendications. En attendant la réaction du gouvernement, madame la Ministre devra à son niveau, commencer par donner plus de considération aux personnes handicapées. En évitant par exemple que la chorale de L’Asmodisa de Jean jacques Ndoudoumou, où l’on ne retrouve aucun handicapé, vienne faire son « one man show », dans ce type de cérémonie, ou encore en accordant un petit « privilège » aux personnalités du monde des handicapés en les installant à la tribune officielle dans les cérémonies qui les concernent au lieu de remplir cette tribune par des « Invités » qui pour la plupart, n’ont rien à voir au quotidien avec les problèmes des personnes handicapées. Ce sont des indiscrétions des handicapés eux-mêmes.
Catherine Bakang Mbock a donc du pain sur la planche, au regard de ce chapelet de revendications. En attendant la réaction du gouvernement, madame la Ministre devra à son niveau, commencer par donner plus de considération aux personnes handicapées. En évitant par exemple que la chorale de L’Asmodisa de Jean jacques Ndoudoumou, où l’on ne retrouve aucun handicapé, vienne faire son « one man show », dans ce type de cérémonie, ou encore en accordant un petit « privilège » aux personnalités du monde des handicapés en les installant à la tribune officielle dans les cérémonies qui les concernent au lieu de remplir cette tribune par des « Invités » qui pour la plupart, n’ont rien à voir au quotidien avec les problèmes des personnes handicapées. Ce sont des indiscrétions des handicapés eux-mêmes.
Ericien P. Nguiamba.(Les titres sont de moi)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire