Adoption des
enfants au Cameroun: Un nouveau dispositif en place
Un
nouveau document de procédure a été validé à l’initiative du ministre en charge
des affaires sociales, Catherine Bakang Mbock
Un document de
procédure de la chaîne d’adoption des enfants au Cameroun, a fait l’objet d’un
processus de validation le 22 novembre 2012, à l’initiative du ministère
en charge des affaires sociales. Le document a pour ambition de définir les
règles qui désormais devront encadrer l’adoption d’un enfant dans le pays. Le
ministre a tenu a préciser que le document ne venait pas se substituer aux
règles déjà existantes.
"L’adoption judiciaire relève
exclusivement et strictement du pouvoir judiciaire. Tous les textes qui
sont législatifs relèvent du pouvoir législatif. Maintenant, dans l’entourage
de ces textes nous avons des problèmes sociaux qui se posent au quotidien en
matière de protection de l’enfant vulnérable. C’est de cela qu’il s’agit lors
de la reprise en main de la chaîne d’adoption. Nous devons mettre en cohérence
toutes les interventions, tous les actes administratifs et civils qui sont
posés dans le cadre de la protection sociale de l’enfant." Catherine Bakang Mbock, ministre des
affaires sociales
Globalement, le
document devrait contenir les conditions de forme et de fond pour être éligible
à l’adoption d’un enfant au Cameroun. Pour les célibataires ou les couples non
mariés il faudra en plus apporter une garantie de moralité supplémentaire. Le
document propose aussi de suivre l’adopté dans son nouveau cadre familial.
Dans le
principe, rien ne devrait changer. L’objectif du document est de permettre une
mise en cohérence des actions d’adoption et une plus grande traçabilité entre
les partenaires de la chaîne.
Ce qui va changer également, c’est
qu’il y aura un renforcement des capacités des partenaires civils. Ils
disposeront dans leur environnement de la documentation, mais surtout des
procédures claires qui leur permettra de savoir comment il faut s’y prendre
pour encadrer ces enfants vulnérables. Catherine Bakang
Mbock, ministre des affaires sociales
De nombreux
observateurs s’interrogent sur la valeur ajoutée du document en examen. Dans
l’ensemble l’adoption d’enfant au Cameroun relève plus de la sociologie. Elle
prend plusieurs formes et une des formes privilégiée est le fait pour des
parents vivant dans les zones rurales, de donner leurs enfants à des parents
proches ou éloignés plus nantis et vivant en ville, pour les élever et leur
faire bénéficier « d’une bonne éducation ». L’autre forme d’adoption très
répandue aussi, est le fait que des enfants en bas âge et qui ont perdu leurs
parents, soient « adoptés » par des frères ou des cousins des disparus. Là
aussi aucune procédure n’est souvent effectuée. Dans certains cas extrêmes, on
corrompt un officier d’Etat civil, qui produit un nouvel acte de naissance à
l’enfant qu’on prendra en charge. Une situation qui ne va pas sans causer des
conséquences. Très souvent, l’enfant devenu adulte est disputé et divisé entre
une mère biologique qu’il ne connaît pas, et une mère adoptive qui en réalité
n’est pas légitime. Mais au Cameroun on est loin de ce débat. Le principal défi
étant de lutter contre le trafic des enfants.
Synthèse de Mathieu Meyeme
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