Huit enfants
sodomisés et assassinés en trois mois
Son témoignage a
arraché des larmes à la quasi-totalité des Hommes de médias. Monique Ngo Batoum
a, à l’occasion d’une conférence de presse donnée mercredi dernier à Yaoundé
par le président du Rassemblement de la jeunesse camerounaise (Rjc), édifié les
uns et les autres sur les services qu’ont endurées ses deux petits fils avant
de passer de vie à trépas jeudi 22 novembre 2012. Gloria Kondé Elogo qui aurait
eu cinq ans le 4 décembre 2012 et Jacques Le Juste Mefiré, six ans, ont été
assassinés au quartier PK11 à Douala, dans une église dénommée Epc Quoumran. «
Ces enfants ont été violés, sodomisés, affamés pendant plus de cinq jours,
vidés de leur sang, puis tués après rupture des vertèbres cervicales et les os
d’omoplate, comme l’indique le rapport de l’autopsie effectué sur leurs corps
depuis décembre 2012. », révèle un communiqué signé par la grand-mère des
victimes, et diffusé lors de cette rencontre avec la presse.
Les deux parents
des enfants ainsi assassinés seraient des fidèles de cette église réveillée
déjà implantée au quartier Mendong à Yaoundé et même dans la ville d’Ebolowa. «
A la surprise générale, les parents des victimes avaient refusé qu’on procède à
l’autopsie des enfants, de même qu’ils ont orchestré plusieurs obstructions
pour que la Justice se dessaisisse de l’affaire.
Aujourd’hui, ils
en sont à réclamer la contre autopsie et refusent de dénoncer les bourreaux de
leurs enfants», dénonce cette dame, la cinquantaine atteinte, qui révèle que sa
propre fille la considère depuis lors comme une ennemie. Les dépouilles des
deux enfants sont toujours sous scellés à la morgue de l’hôpital militaire de
Douala.
Crimes
similaires
Ces crimes
viennent s’ajouter à l’assassinat des filles Epanya au quartier Bangue à Douala
le 8 août 2012. Après avoir été violées et sodomisées, Paola et Rosy Epanya
seront retrouvées mortes dans une piscine. Les caméras de surveillance
installées dans la maison où ces fillettes ont été retrouvées mortes avaient
d’ailleurs filmé les dernières heures de vie de ces pauvres enfants. Mais
jusqu’à ce jour, les enquêtes piétinent. Tout comme elles sont presque classées
sans suite pour le cas de Laura, cette fillette de 10 mois violée et assassinée
au quartier Mvog-Btsi à Yaoundé à la fin du mois de novembre 2012. Le
Rassemblement de la jeunesse camerounaise, initiatrice de la conférence de
presse donnée mercredi dernier à ce sujet, a enregistré d’autres cas à Mfou et
à Mbalmayo dans la région du Centre. Et dans la plupart des cas, ces crimes se
déroulent dans des églises dites réveillées qui ambitionnent même parfois
d’inhumer les corps en leur sein.
A l’occasion de
cet échange avec la presse, Charles Ateba Eyene a tenté d’expliquer ce
phénomène qui hante la société camerounaise. Pour cet écrivain, c’est la
prolifération des sectes qui justifie ces crimes rituels. Il révèle que la
logique des crimes rituels, c’est de faire souffrir au maximum la victime et
extraire toute sa pureté avant de lui enlever le souffle de vie. « Pour le cas
de Djomo Pokam, il avait été sodomisé, brûlé au fer à repasser et jeté du
huitième étage du Hilton hôtel de Yaoundé. Pour les filles Epanya, elles ont
été violées, torturées et jetées dans une piscine. Pour les fils Kondé Elogo,
ils ont été sodomisés, gardés affamés pendant cinq jours et assassinés à coups
de gourdin. C’est une logique sectaire qui consiste à faire souffrir sa victime
avant de l’achever », explique cet universitaire qui remarque que les victimes
sont exclusivement jeunes parce que les bourreaux veulent extraire la pureté
qui les caractérise. Et pour justifier l’indifférence de la Justice, Charles
Ateba Eyené ne passe pas par quatre chemins. « La quasi-totalité de nos
dirigeants appartiennent à des loges. Il en de même de la Justice. Et en
matière de loges, il y a la logique de la fraternité. Un juge appartenant à la
franc-maçonnerie ne condamnera jamais son « frère ». Il peut demander de
reprendre la procédure trois ou quatre fois, dans la logique de fatiguer celui
qui suit le dossier », dénonce énergiquement l’auteur de l’ouvrage polémique
récemment publié, et portant sur le pouvoir et les loges au Cameroun.
N’est-il pas
urgent, au regard de ces faits graves, que le gouvernement prenne des mesures
sérieuses pour mettre fin à ces crimes rituels. Cela pourrait passer par le
recensement des églises autorisées par le ministère de l’Administration
territoriales et la fermeture sans condition des toutes celles qui
fonctionnement dans l’illégalité. Car selon nos sources, seules 47 églises
seraient autorisées à fonctionner, contre près de 300.
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