lundi 28 janvier 2013

Lu pour vous



JIPA 2011

Les personnes handicapées s’insurgent

L’insertion socioprofessionnelle des personnes handicapées  reste  encore difficile au Cameroun. Ces personnes qui se disent « marginalisées », ont profité de la célébration de la journée internationale, le 3 décembre 2011, pour faire entendre leur voix. Pour Pius Ottou Ottou étudiant au centre pilote d’informatique de Mvolyé à Yaoundé, « la situation de la personne handicapée n’est pas reluisante au Cameroun...

.Nous sommes victimes de la marginalisation car on n’accepte pas les personnes handicapées dans la société. Le gouvernement doit être sensible par rapport à notre situation ».D’autres personnes handicapées affirment souffrir de plusieurs formes de discriminations notamment dans les recrutements et les concours administratifs.
Lors du dernier recrutement des 25000 jeunes Camerounais dans la fonction publique, les personnes handicapées disent avoir été frustrées. « Les handicapées se retrouvaient avec des taux d’incapacité de 30 à 150%, ce qui n’existe pas. Le taux d’handicap varie de 50 à 100% » précise avec amertume le jeune Pius. D’autres handicapés attribuent cet état de choses au gouvernement et plus particulièrement à la Ministre des Affaires Sociales(Minas), car affirment –ils, « Si les handicapés étaient bien encadrés, ils devaient participer au développement harmonieux du pays au même titre que les autres couches sociales ».Un autre jeune handicapé  invite les pouvoirs publics à « favoriser l’insertion des personnes handicapées et d’appliquer la clause de 10% dans les recrutements, de former ceux qui ne le  sont pas,  les éduquer et éduquer aussi les personnes valides afin de mieux percevoir le handicap ».
Lors de la célébration de la journée internationale des personnes handicapées, certains ont relevé une certaine discrimination orchestrée par les services protocolaires du Ministère des affaires sociales, et du Centre National de Réhabilitation des personnes handicapées(CNRPH), car aucun handicapé n’était visible à la tribune d’honneur, pour une cérémonie qui leur était pourtant consacrée. Ainsi, le porte parole des personnes handicapées, Boniface Mvondo, a dû parcourir plusieurs mètres pour venir lire son discours. Et Après des formules  de politesse et de courtoisie, le porte parole des personnes handicapées a vivement interpellé les autorités : « Le thème,(Bâtir ensemble un monde mouilleur pour tous :associer les personnes handicapées au développement ndlr),consacre l’impératif de la prise en compte de l’approche handicap dans  tous les secteurs d’activités afin  de permettre aux personnes handicapées d’apporter leur contribution au processus de développement de notre pays » dira Boniface Mvondo.
Devant la Ministre Catherine Bakang Mbock qui l’écoutait, l’homme  avait alors martelé que « l’insertion socioprofessionnelle des handicapées est le « gage de leur épanouissement et de leur autonomie ».Pour mieux  illustrer  la souffrance des personnes handicapées, Boniface Mvondo ajoutera que «  les préoccupations des personnes handicapées sont encore nombreuses ».Il s’agit selon leur porte parole de « L’accessibilité réelle aux infrastructures et édifices publics ou ouverts au public, la prise en charge effective des dépenses d’enseignements des étudiants handicapés traduite par l’exemption partielle ou totale des frais universitaires, la signature des textes d’application de la Loi portant protection et promotion des personnes handicapées ».Les Handicapés exigent aussi « la réorganisation du Comité National pour la Réadaptation et la réinsertion socio-écvonomique des personnes handicapées de manière à  leur assurer un fonctionnement  permanent afin qu’ils devienne une véritable structure ».Les handicapés exigent également du gouvernement à travers la Minas « la création et la mise en place du Fonds de solidarité national, (et) que l’image des personnes handicapées soit valorisée à travers leur nomination dans les postes de responsabilité ».
Catherine Bakang Mbock a donc du pain sur la planche, au regard de ce chapelet de revendications. En attendant la réaction du gouvernement, madame la Ministre devra à son niveau, commencer par donner plus de considération aux personnes handicapées. En évitant par exemple que la chorale de L’Asmodisa de Jean jacques Ndoudoumou, où l’on ne retrouve aucun handicapé, vienne faire son « one man show », dans ce type de cérémonie, ou encore en accordant un  petit « privilège » aux personnalités du monde des handicapés en les installant  à la tribune officielle dans les cérémonies qui les concernent au lieu de remplir cette tribune par des « Invités » qui pour la plupart, n’ont rien à voir au quotidien avec les problèmes  des personnes handicapées. Ce sont des indiscrétions des handicapés eux-mêmes.

Ericien P. Nguiamba.(Les titres sont de moi)

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