Le problème des enfants vivant dans la
rue est un phénomène social Très préoccupant pour l'ensemble de nos nations,
les plus riches comme les plus pauvres. Cette réalité n'a pas de frontière
aujourd'hui.
Elle a subi des mutations diverses et
s'est davantage complexifiée par une constellation de facteurs sociaux
récurrents ou émergents.
La grande interrogation de tous les pays
concernés reste la stratégie efficace de réduction du phénomène.
Un document incontournable pour toute politique de prise en charge des Edr dans le monde |
Le problème des enfants de la rue ne
concerne pas seulement les pays du sud mais il touche également des métropoles
occidentales : New York, Berlin, Paris ou Marseille
Le phénomène a pris une ampleur tout à
fait considérable dans les pays en développement et notamment en Afrique
subsaharienne où l'urbanisation a été accélérée au cours des dernières
décennies. Les chiffres avancés par les organisations internationales font le
plus souvent état d'une fourchette oscillant entre 30 et 100 millions d'enfants
vivant dans les rues des pays en développement.
La rue devient, pour beaucoup d'enfants,
un lieu de vie. Nombre d'entre eux exercent une activité laborieuse :
faiseurs de poubelles, mendiants, prostitués, porteurs, collecteurs d'objets
divers, employés de ménage, gardiens et laveurs de véhicules, cireurs, vendeurs
de produits divers, Ces pratiques sont presque les mêmes dans tous les
continents. Il s'agit en fait d'une incessante quête pour trouver leur pitance
quotidienne, mais aussi, le cas échéant, pour leur famille.
Au Cameroun, le
gouvernement à travers le Ministère des Affaires Sociales et avec l’appui des partenaires
au développement, met en œuvre depuis mars 2008, le projet de lutte contre le
phénomène des Enfants de la Rue, mais en l’état actuel de réalisation de ce
programme, il est loisible de se rendre à l’évidence que le phénomène ne régresse
pas. Au contraire…
En voici quelques raisons :
1-
Le
programme du MINAS n’a pas pris en compte les préceptes contenus dans «
guide international sur la méthodologie du travail de rue dans le monde. ».
Il s’agit d’un véritable recueil de techniques, procédures et principes globaux
édictés par le réseau international des travailleurs de rue, sans lesquels aucune prise en charge efficace des Edr n’est
possible.
2-
La
revue de littérature des termes de référence du programme du MINAS a éludé l’existence
d’une abondante littérature tournant autour du phénomène « enfants de la rue » à travers le monde. Morceaux choisis :
selon les théoriciens de la thérapie familiale à l’instar de Maurice Porot, «
c'est la famille qui est malade et nécessite des soins et non l'enfant »
3- Le retour en
famille ne devrait pas, DE MANIERE SYSTEMATIQUE être le but de la prise en charge
d’un Edr, car comme le reconnait Bernard Pirot« L'anti-socialité de certains d'entre eux est si profonde que
leurs chances de réinsertion familiale sont minimes et très incertaines ».
Et d’ajouter que, « dans l'absolu, le retour en famille est bien sûr tout
à fait souhaitable, mais dans les faits, il est assez rarement possible :
la famille ne peut pas être la solution quand elle est elle-même, le problème.
Il faut donc inventer d'autres manières de vivre ». Pirot propose
que : « si le retour en
famille n'est possible, on doit rendre à l'enfant un cadre de vie de type
familial, c'est-à-dire une unité de taille restreinte, où il aura la
possibilité collective et individuelle sur sa propre vie... »
Mathieu Meyeme
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