CRIMES RITUELS DE
MIMBOMAN
Les suspects rattrapés
grâce au… portable
C'est le téléphone portable d'une victime qui a permis aux policiers de
se mettre sur leur piste. Le 1er janvier 2013, Claude Michel Mballa Mvogo et sa
soeur aînée Deborah Ngo Tonyé, s'échangent de téléphone portable.
Cette dernière
cède à un caprice de sa cadette qui ne voulait plus de son téléphone un peu
passé de mode et convoitait celui d'une gamme plus récente de son aînée.
Deborah Ngo Tonyé, lui cède donc ce téléphone de marque GTide. Les bandits lors
de l'enlèvement de la jeune fille, ont emporté son téléphone.
Elle avait
émis un avis de recherche au commissariat central n°4 de Yaoundé, le lendemain
de la disparition de sa soeur. Elle
remet aux policiers le code Imeig du téléphone qu'elle avait déjà utilisé.
Ils vont s'en aider et parvenir à remonter la piste des assassins de Claude
Michel Mballa Mvogo. Ceux-ci avaient détruit la carte Sim de leur victime, pour
brouiller les pistes, ils ont ensuite donné le téléphone à une de leurs amies.
Quelques temps après l'assassinat de Claude Michel Mballa Mvogo, une jeune
femme âgée de 23 ans, qui se prénomme Martine Virginie, va utiliser le
téléphone G-Tide de la victime. Elle est à Douala, et ignore que les policiers
ont approché les entreprises de téléphonie pour traquer ce téléphone par
satellite (Gps). En effet les hommes du
commissaire principal Moise Evina du commissariat central n°4 de Yaoundé, à
Ekounou, ont eu la présence d'esprit de traquer le code Imeig plutôt que la
Sim. Le code Imeig est en réalité la carte d'identité personnelle de chaque
téléphone. Elle agit comme une empreinte digitale du téléphone. Le commissaire
obtient des entreprises de téléphonie la position exacte de l'utilisateur du
G-Tide. Par la Sim il sait son identité, grâce à l'entreprise de téléphonie chez
qui la personne s'est abonnée.
Il
monte à Douala et met très vite la main sur Martine Virginie, qui est une
gérante de call-box et qui a reçu le téléphone en cadeau de son petit-ami. Les
policiers mettent la main sur ce dernier. Ils poursuivent leur investigation en
épluchant les renseignements contenus dans les listings du téléphone depuis le
décès de Claude Michel Mballa Mvogo. Ils arrêtent Bertrand Ndambou 23 ans,
Blaise Monthé Sado 26 ans, Julius Tamta alias général sans sommeil, Ouaffo Kemta
et Wakam waffo. Les hommes après avoir été « traités », passent aux aveux. Ce
sont les exécutants des assassinats d'au moins 15 filles. Ils ont agi soit en
bande tous ensemble, soit par petit groupe en fonction de leurs affinités ou
individuellement. Ils assassinaient les jeunes filles qu'ils livraient à des
hommes toujours habillés de costume-cravates.
Ces hommes
étaient souvent à bord d'un 4x4 Toyota Rav 4. Une voiture qui a souvent été vue
garée devant un petit bar sans nom des environs du lieu dit Feicom au quartier
Mimboman. A force de recoupement les enquêteurs se font une idée de ces trois
occupants du Rav 4. Selon les interpellés, c'est à eux que les membres de la
bande fournissaient dans un premier temps des corps entiers puis un peu plus
tard des organes frais qui leur étaient commandés. Ils étaient payés entre
100.000 et 300.000FCfa selon des critères qui ne sont connus que d'eux.
M.M (Source, le Jour)
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